Un film en super 8
Il faut 6 heures de trajet, pour voir filer divers paysages, pour changer de décor et perdre quelques degrés, 6 heures de train pour rejoindre Sibiu. Un sibiu, givré, illuminé et vivant.
Il fait nuit quand je m'extirpe enfin du train. Il ne faut pas trainer dans les compartiments, une fois, le convoi stoppé, les lumières s'éteignent presque instantanément, et c'est à l'aveuglette qu'il faut trouver la poignée de la porte, qui vous libèrera. Sur le parvis de la gare, à peine sortie, je suis assaillie par les chauffeurs de taxi.
Deux tsiganes, sont là aussi, elles attendent. Je peine à me débarrasser des chauffeurs, "unde merg??, Unde, Unde??", mais après avoir compris que j'attend quelqu'un, ils repartent bredouilles:
" faut pas aller avec les taxis, non faut pas aller avec les taxis" me conseillent les deux femmes.
Ici, les roumains se méfient des roms, les roms se méfient des chauffeurs de taxis...tout le monde à des raisons de se méfier de tout le monde...mais en Roumanie, c'est sûr. Oui, en Roumanie, il n'y a pas de danger, même si une fille seule qui voyage...Bref, la Roumanie à ses charmes et ses contradictions...moi ce que j'en sais, c'est qu'elle est généreuse, et exporte des wagons remplis de neige, de poudre blanche pour que partout, cela puisse ressembler à un décor de carte postale, afin que tous les petits enfants du monde, puissent avoir un noêl blanc...