le passage de l'oracle ukrainien
Le passage frontalier ukrainien/ Pologne
Levée ce matin, à 6h50. C’est peu de sommeil, un de mes compagnons de chambrée hier, était plutôt égoïste et m’a empêché de dormir. Petit déjeuner, soupe et pain grillé. Il faut manger car passer une frontière demande parfois de l’énergie. Deux œufs au plat écrabouillés entre deux tranches de pain et une tartine de fromage pour mon pique-nique du midi. Quelle chance, il me reste encore des graines de tournesol ! A la sortie de l’auberge, sur le pallier, un petit chien m’agresse, il semble plutôt mauvais mais je me dis que la porte n’est pas loin. Erreur, je lui tourne le dos... il avance sentant l’opportunité,et surtout parcequ’il est relayé par un second chien, encore plus menaçant que le premier. Je sens que je vais avoir du souci, et cela me désole de voir que je vais finir dévorée par deux stupides chiens domestiques…lorsqu’ enfin, alors que plus aucun espoir ne semblait subsister, s’ouvre la porte voisine et laisse entrevoir une femme d’âge mûr. Ce sont ses chiens. Il rentre à la maison. Elle me marmone quelque chose, je ne pense pas que cela soit bienveillant à mon encontre…merci lui dis-je et en anglais, je lui réponds que je ne comprends pas la langue…
Blablablabl tourrisque…blablabl…qu’elle dit.
Donc effectivement, ça ressemble plus à, « sales touristes qui viennent martyriser mes petits chéris… ».
Enfin, j’ai beau avoir une assurance tous risques, ça m’aurait embêté de perdre un bout de mes chevilles, déjà que je suis petite…
Finalement, pas de difficulté pour reprendre les transports jusqu’au carrefour menant à la gare. Il fait – 1 degré aujourd’hui, c’est plus agréable qu’à mon arrivée. Il y a des flaques gelées partout et du verglas. Deuxième difficulté du jour, il faut que je trouve quel bus va à la bordure.Je prends place dans le bus secteur 5.
Il sera bientôt rempli comme les ukrainiens savent si bien le faire. Au bout d’une heure, en fin de compte le trajet prend bien plus d’une heure pour y arriver, je commence à papoter avec mon voisin, il se prénomme Volodymyr. Il parle anglais.
Il vient de L’Viv et travaille dans une firme qui est en lien avec l’Allemagne, la Pologne et quelques autres. Parfois il doit donc faire quelques voyages. Je n’aurai donc plus à me soucier du reste du parcours. Il m’aidera à prendre mon billet de train, il me montrera le chemin pour la bordure et le change. Aujourd’hui, il passe la frontière comme un touriste, comme il m’explique, nous avons de la chance, en Ukraine c’est la fête de saint Nicolas, il y a donc beaucoup de gens qui ne font pas le trajet pour leur petit trafic d’alcool et de nourritures.
Quelle chance, le passage de la frontière est donc un jeu d’enfant sauf pour une petite grand-mère qui a voulu forcer le passage par erreur et s’est fait bien enguirlandé pour ça.
Deuxième étape, la ville dont on ne peut prononcer le nom : c’est à 12 km. On va voir si le bus est moins cher, mais il n’y en a qu’un à 18h, et en plus c’est plus coûteux que le train, en plus pour le train, là encore j’ai de la chance, il part dans 15 minutes seulement !
Pas de chance, cependant, je choisis un wagon dont la fenêtre est défectueuse et le chauffage en panne…mais je suis sous une bonne étoile et je finirai donc mon trajet en première classe !
Réflexion faite, je me retrouve bien vite avec d’autres passagers d’un âge plutôt jeune ; les polonais ne doivent pas être aussi stricts sur le placement dans les transports. Faut dire que pour eux, qu’ils s’agissent d’un car ou d’un train, le plus souvent il y une place d’attribuée, et gare à vous si vous changez votre siège…