Visite de Francfort

Le dimanche matin, après une nuit tourmentée de mes méninges, le réveil reste difficile. Je prends congé de mon hôte vers midi.

Une promenade au grand air, entre deux petites pluies est du plus grand réconfort, tout comme le petit soleil très furtif qui réchauffe la place et illumine les façades. très furtive intervention en effet, car les photos démontreront que la grisaille est plutôt de mise. On ne se plaindra pas; le temps est cependant, bien mieux qu'hier!

Le rose est une couleur assez fréquente à Francfort. Mélangé au marron, cela donne un aspect architectural sucré. Sur la place des rois, on peut ainsi découvrir le palais de la justice en pain d'épice...et de l'autre côté de la rive (Le Main) d'autres façades étonnantes. La plupart des monuments historiques ont du être reconstruits après guerre. Francfort a subi de lourdes pertes pendant les bombardements. Situé dans le Lander Hesse, j'apprendrai plus tard, qu'il s'agit de la cinquième plus grande ville d'Allemagne par sa population et que près d'un tiers de celle-ci est d'origine étrangère. C'est plein d'étranger là-bas, beaucoup de turcs m'a dit Phillip.

C'est aussi et surtout une ville financière. Le quartier d'affaire, dont l'architecture moderne surplombe le Main, le laisse présager, c'est cette partie même de la ville qui m'avait fait penser à New-York, et bien que je ne me sois encore jamais rendue sur le continent Américain, je ne suis pas la seule à faire référence au quartier Manhattan. Les déambulations à travers la ville sont agréables et menées par une irrépressible envie d'aller dans une taverne, consommer une bière...oui mais voilà, nous sommes dimanche, c'est le jour de repos...Mais quel meilleur moyen de s'imbiber de l'atmosphère allemande, qu'en s'imbibant de leur spiritueux si indispensable à leur culture? J'en ai d'ailleurs fait une cure lorsque j'étais fille au Pair dans le Baden-Würtemberg. 

Puisqu'il y deux rives, il faut fréquemment traverser un des nombreux ponts. Bien entendu, la nouvelle mode, n'a pas non plus échappé à Francfort. Sur le cadenas (il y en a bien un millier) il faut lire, "ensemble pour toujours"... C'est niais, je pensais n'en voir qu'en Roumanie et en Ukraine, enfin, en Europe de l'est. C'est la version moderne consumériste et éphémère de l'amour. Il fut une époque, ou prouver son amour en gravant le coeur sur un chêne, demandait effort et patience; de nos jours, un petit saut rapide à Bricodépôt suffit. Un problème dans le couple? On réouvre le cadenas, si on a toujours la clef, ou l'on revient avec une pince coupante, quelqu'un est-il déjà  revenu pour effacer le coeur grâvé dans l'arbre? 

Enfin, je ne vais pas essayer de comprende ce genre de geste, que je ne suis bien entendu pas en mesure d'interpréter autrement qu'en le dénigrant. Questionnement qui reste en suspension. Passé le pont, il faut trouver l'ancien et le nouvel opéra. 

L'ancien opéra, que voici en photo, est en fait récent, comme bien d'autres monuments il a été victime des bombardements. On peut découvrir également un des seuls rayons de la journée. 

La visite n'est pas terminée, mais il faudrait que je m'astreigne à être plus assidue dans mon écriture. J'ai tendance à procrastiner et j'en perds le fil des voyages. Combien de pages sur mon bloc de papier, attendent d'être relatées et mises en valeur avec de jolies photos...Si vous saviez..? 

Mais le prochain voyage...(court séjour à Berlin), je serai plus intransigeante avec moi-même. Comment devenir le meilleur reporter de mon périple, si je reporte tout à demain...